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9 septembre 2011 5 09 /09 /septembre /2011 16:07


 

« Mes collègues FRCI sont mes meilleurs clients »

 

Bah Jacques Fulbert se présente comme un Wôbè moderne de Man qui ne « mange pas l’homme »  car, ce côté a été désactivé. En fait, c’est un comédien humoriste doué d’un talent époustouflant ! Ce  jeune homme qui a « beaucoup d’âge » est connu sous le nom d’artiste de Le Magnifik. Révélé au public ivoirien grâce à « Bonjour 2010 », il fait son trou dans l’univers des humoristes ivoiriens.  Depuis quelques temps, il a offert aux mélomanes un bijou sonore, a arboré le treillis et se fait désormais appeler Commandant Moriba. Rencontré lors d’une patrouille nocturne, Commandant Moriba des « Forts et Ravissants Comédiens Ivoiriens » (FRCI), matricule « Foyi foyi waklé kinmin ani bilorou », explique sa nouvelle vie de militaire et dément toutes les rumeurs disant qu’il a été arrêté par ses collègues des Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI).

 

Mon Commandant, comment allez-vous ?

Je vais  à merveille et je suis très inspiré.

 

Quel est le moral de vos éléments ?

Mes éléments se portent très bien comme moi. Et, ils sont en position.

 

De quelle unité êtes-vous ?

Je suis de l’unité de paix,  joie, humour, gaité, bonne humeur. L’enjaillement quoi !

 

On raconte que vos collègues des Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) vous ont arrêté après la sortie de votre album. Que répondez-vous ?

 

Je suis choqué d’entendre les gens dire cela. J’ai mal. Mes collègues FRCI sont mes meilleurs amis et clients. Certains mêmes vont jusqu’à dire qu’ils m’ont frappé et arrêté. C’est archi faux ! Il n’y a aucun problème entre mes collègues et moi. Ils ont bien accueilli l’album. Par moment, je suis même invité pour animer certaines de leurs cérémonies. Je n’ai jamais été frappé ni menacé par qui que ce soit pour quoi que ce soit. J’ai de très bons rapports avec tous les éléments. S’il y a un problème, vous serez informé. Il n’y a rien. Soyez sereins, mes troupes sont en ordre. Et quand ils ont appris la rumeur, certains m’ont appelé pour s’assurer que je suis en sécurité. Ils ont été choqués et scandalisés d’entendre tous ces mensonges.  A Abidjan, les gens effrayent les gens cadeau avec les rumeurs.  Après les mensonges sur Chuken Pat, c’est maintenant mon tour. Toi-même regarde moi, je suis en forme. Je suis dans les Gombos et je vis sans problème. Je demande aux gens d’arrêter d’intoxiquer les Ivoiriens. Ils sont fatigués.

 

D’où est venue cette idée de faire cet album ?

Après la crise post électorale, les Ivoiriens étaient crispés. Chacun était dans son coin et se méfait de l’autre. Il a fallu les aider à évacuer cette peur et aller sur la route de la réconciliation. J’ai donc fait cet album pour dédramatiser  et banaliser les choses  en rigolant. C’est ma manière de participer au processus de réconciliation et au pardon, en tant qu’humoriste. Nous devons oublier ces moments douloureux et avancer.

 

N’aviez-vous pas eu peur de vous engager sur ce terrain glissant ?

Non. Vous savez, les gens avaient peur des hommes en armes et en treillis. Tout le monde les fuyait quand ils s’approchaient. Et donc, j’ai voulu rapprocher les populations de l’armée et vice versa. Sans le peuple, l’armée n’est rien. Il faut donc une complicité entre les deux pour le bonheur de tous. Pour être efficace, l’armée doit être proche du peuple. Mais aussi, en tant qu’artiste, j’ai voulu critiquer certaines choses. Vous voyez, aujourd’hui, tous les militaires sont devenus « chocos ». Ils ont tenu compte des critiques pour améliorer leur comportement.

 

En trois albums ( Englobal , Plateau Dokoui et Commandant Moriba), vous vous êtes imposé sur le marché. Quel est votre secret ?

Pas de secret particulier. Je travaille simplement.  Et vous savez que les humoristes travaillent sur l’actualité. Ils observent les thèmes de faits de société, les croquent  pour en ressortir des choses intéressantes pour le public. Donc, je m’adapte à l’actualité, au quotidien des Ivoiriens. Et je traduis cela en humour pour les détendre et aussi les amener à réfléchir et à changer de comportements. C’est sur que bientôt, vous aurez un nouveau concept.

 

C’est à Bonjour 2010 que le public vous a découvert. Quel bilan en un an de carrière ?

Je ne parle pas de bilan de carrière, mais plutôt de bilan de parcours. Le chemin est encore long. Je suis tout de même satisfait de moi. Je ne parle pas d’argent, parce que je n’ai rien. Mais j’ai eu beaucoup en termes de relations. J’ai progressé beaucoup. Je suis invité hors du pays pour des spectacles. Je peux donc dire que le travail plait et avance petit à petit.

 

Yopougon ou Abobo ? Dans laquelle de ces communes choisiriez-vous de faire des spectacles ?

Je choisis les deux. Je les aime tout deux parce que j’ai des fans dans les deux communes. D’ailleurs, c’est là que les gens m’aiment le plus. En ce moment, je tourne pour la promotion d’une société à Abobo. Et je suis bien accueilli par les populations. On échange. On prend des photos. Quand ils m’aperçoivent, ils m’appellent Commandant et on rigole. Il en est de même à Yopougon.

 

Si on vous demandait de choisir entre le grade de Commandant et celui de Général…

Mon frère, je t’arrête tout de suite pour dire que nous, on préfère Commandant ! Affaire de Général est trop fort !

 

Des projets en vue ?

Dans l’immédiat, je participe au processus de réconciliation à ma manière. Quand les Ivoiriens seront réconciliés, vivront dans la paix véritable, je songerai maintenant à aller à la conquête du monde. Je rêve jouer en One man show ici comme dans les grandes salles d’Afrique et du monde.

 

Un mot aux Ivoiriens ?

Je les salue et leur demande d’aller à la réconciliation nationale. Oublions les moments douloureux. Grâce à Dieu je vais bien. Toutes les rumeurs qui disent que j’ai été frappé ou arrêté ne sont pas fondées. Commandant Moriba est là et travaille avec ses éléments pour « lé sékirité, lé bonne himair et lé joie au pays ! A tous mes éléments, je suis au garde à vous ! ». 

 

Entretien réalisé par Jean-Michel Méa pour le quotyidien Réalités 40 73 81 96

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9 septembre 2011 5 09 /09 /septembre /2011 15:56


le nouveau visage d'Adjamé


Considéré des années durant, comme la capitale du désordre, de l’insalubrité et de l’insécurité, Adjamé a retrouvé aujourd’hui un nouveau visage, propre, reluisant et de plus en plus sain. Le coup de balai administré par Anne Ouloto, ministre de  la Salubrité urbaine, grâce à l’opération « pays propre » initiée par le gouvernement a permis à  la commune d’enter dans une nouvelle ère.

Adjamé abrite la plus importante gare routière de la Côte d’Ivoire, à partir de laquelle les véhiculent sillonnent tout le territoire ivoirien ainsi que les pays voisins. Ce statut de carrefour d’Abidjan, plonge la commune dans une ambiance surchauffée en permanence. Chaque jour, ce sont des milliers de visiteurs qui transitent par la cité de « la rencontre » (signification d’Adjamé en langue Atchanou Ebrié). Le commerce et le transport, ses deux principales activités se pratiquent dans l’informel total. Ce qui crée un grand désordre  reconnu de tous. 

Gares  routières désorganisées, taxi wôrô-wôrô illégalement garés, chauffeurs indisciplinés, commerçants envahisseurs de chaussées, sont les éléments  caractéristiques de la commune. Le tout assaisonné de petits voyous qui volent et braquent les passants. En un mot, Adjamé était un nid de désordre et de vol.

Mais depuis le  passage de la « tempête Anne Ouloto », la cité vit dans une nouvelle ère. L’air est plus  doux. La circulation est facile. Fini les odeurs suffocantes. Les petits voyous sont pourchassés jusque dans leur dernier retranchement. Une balade sur les deux principales artères, le boulevard  Nangui Abrogoua et celui allant de la gare Sotra à Liberté, suffit à convaincre tous les sceptiques.

           Adjamé, new look 

Depuis Wrangler à l’entrée d’Adjamé en venant de Yopougon jusqu’à Liberté ou à la mairie, la circulation est fluide. A Wrangler justement, plus de stationnement, ni de wôrô-wôrô, ni de Gbaka, encore moins de cars sortis de la casse  ou de la gare routière. Mêmes les véhicules qui prenaient leur départ en face de la « mosquée de en bas du pont » ont été déguerpis. Les commerçants envahisseurs, aux abords des trottoirs, ont plié bagage pour une autre destination. Les stationnements de véhicules ne sont autorisés que sous le pont au niveau de la gare de bus de la Sotra (Gare nord). Et là encore, tout se fait dans les règles de l’art. « Maintenant ici, on ne gare plus comme on veut. Il faut garer loin de la chaussée, sinon, les militaires vont confisquer tes papiers et te frapper », témoigne un apprenti chargeur.  Toutes les commerçantes installées dans le triangle à l’entrée de la Gare nord, ont été déguerpies. A partir du pont, aucun autre stationnement, même temporaire pour  faire descendre un passager n’est admis jusqu’à Liberté. De l’immeuble Mirador, l’on aperçoit Texaco, tellement la voie est clairsemée et dégagée. Le « Premier feu », juste après Mirador, habituellement embouteillé est libre. Les deux voies aller et retour sont séparées par du béton, empêchant ainsi les véhicules de quitter un côté pour l’autre.  Les nombreuses commerçantes qui occupaient la chaussée ont été contraintes de faire reculer leurs étales loin de la route. Celles, ambulantes ou sans étales qui encombraient la chaussée ont été priées de déguerpir les lieux. Tous les revendeurs ambulants, aux abords de la voie, sont pourchassés.  Il en est de même pour les gérants de cabines téléphoniques et autres revendeurs  d’appareils électroménagers. Tout mauvais stationnement de véhicule  est sanctionné par une bastonnade sévère.

Au carrefour de  Renault, nid du désordre, il n’y a plus d’embouteillage. Les gares de wôrô-wôrô, à gauche comme à droite, qui en étaient la raison, ont disparu à jamais. Aujourd’hui, les chauffeurs négocient des espaces devant les étales des commerçants formels, aux abords de la route, pour charger leur  véhicule. Et là, malheur à celui par qui le désordre arrive. « Mon ami, si tu vas à Angré monte. Sinon, pardon, il faut partir. Il ne faut pas nous créer des problèmes avec les militaires », lance un chauffeur, furieux.   Des propos  qui traduisent bien la menace permanente qui guette ceux par qui le désordre réapparait. C’est donc la peur au ventre, que les coxers et les Djosseurs de nama (ceux qui chargent les wôrô-wôrô moyennant des piécettes) font leur travail. Ils tentent en vain parfois de sympathiser avec les agents des forces de l’ordre pour bénéficier de certaines largesses. Les nombreux syndicalistes sur les voies ont rejoint leur bureau, pour ceux qui en ont un. Les autres se sont reconvertis à d’autres métiers. « Maintenant, tout est clair. Ceux qui nous rackettaient sur la route sont partis », affirme Konaté, chauffeur de Gbaka.

A Texaco, la station a retrouvé son éclat. Les clients peuvent y pénétrer facilement sans être gêné par les Gbakas. Ceux-ci n’y sont plus. Sauf quelques uns, en partance pour Yopougon, continuent de bénéficier des largesses de la station en y garant.

A Liberté, la réalité rime avec le nom du lieu. La circulation est parfaite. Plus de revendeurs encombrants ou de Gbakas mal stationnés. Les revendeurs de compact-discs (CD) piratés ont quitté les lieux. Le concert habituel des  klaxons de voitures a diminué considérablement. L’entrée principale de l’église universelle du royaume de Dieu est dorénavant visible à mille lieues. Les Wôro-wôrô de Marcory, Koumassi et Port-Bouët, garés en face c de l’église ont déménagé. Les feux tricolores autour de la statue Houphouët Boigny sont respectés. Et tout baigne dans la propreté. Un peu plus bas, au niveau du terminus du bus 610, l’ordre y règne. Les bus peuvent facilement stationner et charger sans grand problème. Tous les Gbakas de Yopougnon, Abobo ou Bingerville, sont tenus de garer au niveau de l’agence de la Cie, ou bien sur l’axe Liberté-Agban. En un mot, de Wrangler à Liberté, les Gbakas d’Abobo et de Yopougon, n’ont que deux arrêts (sous le pont et à Liberté). Tout autre arrêt est interdit donc passible de bastonnade. Pour éviter tous désagréments, certains conducteurs contournent la commune et  entrent par Agban. Ainsi, ils n’ont qu’un seul arrêt, après le pont d’Agban. Pour ceux venant de l’axe de Bingerville, ils  stationnent tous devant la Cie, avant le terminus du bus 610. 

Si sur l’axe Gare nord-Liberté le désordre est le fait des transporteurs, à Nangui Abrogoua, ce sont les commerçants et commerçantes qui  en sont responsables. La bataille pour imposer l’ordre n’a pas été aisée. Toutefois, ces envahisseurs de chaussées ont reculé de plusieurs mètres. Ceux qui avaient des étales dans le Forum, le marché sont remontés. « Vous voyez que ces femmes ont toutes des étales dans le marché. Elles venaient donc ici pour emmerder les gens », lance Ciryack Kouakou, un agent des Impôts, venu faire des courses. Et il ajoute : « si tous ces commerçants retournent  dans le marché, nous les clients, nous serons obligés de les rejoindre pour faire nos achats ». Certes, elles sont la plupart encore aux abords de la voie, mais une chose est certaine, le boulevard respire mieux. Les commerçants qui avaient confisqué la voie par les étales, l’ont libérée. Les voitures  circulent facilement sur les deux voies qui leur sont réservées, laissant ainsi celle du milieu uniquement aux bus de la Sotra. Les vieillissants feux tricolores sont respectés. Certains passants n’en reviennent pas de voir les voitures s’arrêter quand les feux du boulevard passent au rouge. « Je n’ai jamais su  qu’il y avait des feux tricolores sur ce boulevard depuis plusieurs années », s’étonne dame Yapo, au volant de son véhicule. Au niveau de la mairie, la grande poubelle est au quotidien l’objet d’un nettoyage conséquent. Plus d’odeurs suffocantes. Les gares occasionnelles de taxis intercommunaux qui perturbaient la circulation ont disparu. Les chauffeurs y viennent tout de même pour déposer les passagers. Ils sont obligés pour cela de se frayer des espaces devant les magasins. Les stationnements même des véhicules personnels  sont contrôlés.

Plus aucun Gbaka n’arrive à la mosquée. Il leur est désormais formellement interdit d’y accéder. Ainsi, venus de Yopougon et d’Abobo, les conducteurs rebroussent chemin au niveau du monument Nangui Abrogoua. Certains, les plus courageux, stationnent en face des magasins en face de l’espace vert du monument. Le désordre que ceux-ci créaient au niveau de la mosquée est devenu un souvenir. Il souffle un nouveau vent sur le boulevard. Il en est de même sur toutes les autres artères de la commune et sur les gares routières. Il y règne l’ordre et par conséquent la sécurité. « En tout cas, il y a la sécurité à Adjamé. Avant je ne pouvais pas faire mes courses avec mon porte monnaie dans la main. Maintenant je le peux. Il ya des militaires partout », affirme dame Soumahoro Nakinmin.

La tempête d’assainissement et de propriété annoncée pour toute la Côte d’Ivoire est arrivée  à Adjamé. Et la       commune a subi un véritable toilettage. Les actions continues. Mais pour le moment, l’on peut affirmer que les nombreux œufs cassés ont servi à faire des omelettes appréciées par tous.

Jean-Michel Méa

Encadré 1

Anne Ouloto passe, les prostituées trépassent

Le vent d’assainissement n’a pas fait que déranger les transporteurs et commerçants de la commune d’Adjamé, les prostituées aussi ont subi fortement les effets collatéraux de cette campagne menée par Anne Ouloto, ministre de la Salubrité urbaine. Ces vendeuses de sexe ont été perturbées dans l’exercice de leur travail quotidien. Recroquevillées dans les recoins du Forum d’Adjamé, à Bracody et dans d’autres angles cachés de la commune, ces jeunes femmes aux jambes légères sont obligées de plier bagages. Quels bagages ? Elles ont plutôt plié les jambes et sont reparties à leurs premières amours, le commerce véritable. En fait, beaucoup parmi ces jeunes filles sont commerçantes. Mais par la force des choses, elles ont opté pour le plus vieux métier du monde. La prostitution nourrit plus son homme, sinon sa pratiquante que le commerce. Loin de l’humeur des clients, la chaleur d’Abidjan, la poussière, et les rackets des vendeurs de tickets, ces filles servaient le sexe à leurs nombreux.  Et elles le pratiquaient dans les magasins de laissés par les propriétaires (ils préféraient les rues aux magasins). Le coût du passage varie entre 300 et 1000 francs Aujourd’hui que les occupants sont obligés de revenir dans leurs locaux, ces péripatéticiennes des temps nouveaux sont au chômage. 

Quand Anne Ouloto passe, les prostituées trépassent, pourrait-on dire, après la Rue Princesse et le Black de Marcory, sur la voie d’Anoumambo.

Encadré 2

Le Black Marcket, un Etat dans un Etat                                

Le vent qui a soufflé sur Adjamé a passé  sur le célèbre  Black Marcket, sans toutefois l’atteindre. Un « bataillon Anne Ouloto », commis à l’assainissement de cet « Etat » à part entière a été rabroué par les Blackistes. Certains éléments des forces de l’ordre venus en renfort n’ont aucunement inquiété les propriétaires des lieux. Comme argument, ils avancent que le Black est organisé avec des revendeurs, tous respectant les normes.  Et que toute action sur le périmètre du Black requiert leur aval. Depuis quelques temps, le  Black offre une autre image de lui aux Abdjanais. Sa réputation de zone dangereuse se dissipe peu à peu dans les esprits. Les nouveaux responsables travaillent à rétablir son image.

Toutefois, le ministère de la Salubrité a promis revenir pour assainir les lieux. Un rendez-vous qui promet.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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15 août 2011 1 15 /08 /août /2011 23:45

 

Mais, Président Ado, où vont-ils aller ?

 

 « Nous dormons à la belle étoile. Le soleil, la pluie et le froid nous tapent. Nos enfants ne pourront pas passer les examens de fin d’année. Où allons-nous partir ? » Ce cri de détresse de Lohoué Marie Chantal, présidente du Collectif des 35 quartiers sociaux de Cocody, traduit toute la douleur et la souffrance des milliers de populations déguerpies de leurs lieux d’habitation.

 

L’opération « pays propre » engagée par le ministère de la salubrité urbaine, et le projet d’extension de l’Université d’Abidjan Cocody ont fait de grosses victimes à Wassa, CHU village, CHU Bagdad, CHU bas-fonds, Blingué 1 et à Blingué 2. Ces quartiers précaires jouxtant l’institution universitaire ont été totalement rasés.

Ruine, tristesse et désolation

Mercredi, 3 août, il est 15 h 24 à Blingué 2, quartier situé en bordure de la voie ralliant la maison du PDCI à l’hôtel du Golf, en face de la gendarmerie et du commissariat de police. Le bulldozer  grogne. Et derrière ce mastodonte, ce sont des habitations, baraques et autres magasins de Blingué qui s’écroulent. Sous le regard impuissant des populations, dans une amertume totale, des années de vie s’envolent en quelques minutes. Toitures arrachées, maisons détruites, des fils électriques pendants, font désordre. Le décor est désolant.  Il gît pêle-mêle dans les  amas hétéroclites de débris des objets de valeur : appareils électroménagers, matelas, ustensiles de cuisine, nattes etc. Pères, mères et enfants courent dans tous les sens pour les  récupérer. Un nuage de poussière enveloppe le secteur. Blingué 2 est rayé de la carte d’Abidjan. La colère est grande.

 Des cris de douleur se font entendre en voyant ce quartier disparaître sous les crocs de la grosse machine. Même l’église  et la  mosquée du quartier sont détruites. La seule école privée évangélique, temple du savoir, n’a pas échappé à la fureur des machines. Tous ces vestiges branlants traduisent toute la splendeur d’antan car «  malgré la puanteur du poulailler, il demeure le palais doré du coq ». Blingué est un quartier précaire certes, mais il était auusi le paradis de ces habitants.  Ils y vivaient  à l’aise comme dans leur village.

La fureur et l’excitation des populations démontrent qu’elles ont été surprises par la décision des autorités de les déguerpir. Approchée, Dago Reine, en larmes raconte : « Nous n’avons pas été informés que nos maisons seraient détruites. Mon salon de coiffure que je viens d’équiper est parti. Je n’ai pu sauver que quelques matériels».

C’est à croire que si une personne se trouvait endormie, par un diable coup du sort, elle serait enterrée dans ce fatras de débris.  Comme mademoiselle Dago, ce sont plusieurs familles qui ont « cueillies » par cette opération de déguerpissement.

« Le 24 juillet, suite aux déguerpissement de Wassa,  nous avons barré les routes pour manifester notre mécontentement. Nous avons été convoqués par le préfet d’Abidjan à l’hôtel communal de Cocody. En présence du représentant du ministre Cissé Bacongo, le préfet nous a rassuré que nos maisons ne seront pas détruites. Donc, nous avons accueilli nos frères de Wassa et du CHU bas-fonds ici. Aujourd’hui, les gens viennent tout casser sans nous prévenir. Où allons-nous dormir ? », s’interroge Dame Koné. A Blingué, la douleur est plus vive. Des populations ont été délogées deux fois en moins d’une semaine. Certains habitants sont mêmes à leur quatrième déplacement interne en Côte d’Ivoire. « Avec la guerre au Liberia, j’étais réfugiée à Guiglo. En 2003, suite aux affrontements à l’Ouest, je suis arrivée à Abobo avec mes enfants. En mars dernier, avec la crise, je suis venue me réfugier encore à CHU Bagdad. Je tenais un dépôt de commerce devant l’Ecole de police. Pendant la crise en avril, j’étais cachée à Gonzagueville. Je suis revenue ici en juin pour reprendre mon petit commerce. Quand on a cassé CHU Bagdad, je vivais chez une camarade ici à Blingué. Aujourd’hui, on me chasse. Pire, j’ai perdu tous mes biens parce que  nous n’étions  pas là quand les destructions ont commencé. Mes enfants et moi n’avons plus d’abri. Nous ne connaissons personne dans ce pays », raconte Miss Susan, libérienne d’origine.

Blingué, c’est la CEDEAO en miniature. Libériens, Maliens, Burkinabés, Ghanéens, Guinéens, Togolais, Béninois, Nigérians et Ivoiriens se partageaient ce quartier. Ils  vivaient là en symbiose loin des tracasseries. C’est Blingué qui alimentait en divers denrées le  Campus et même certains marchés de la commune de Cocody.  Certes, Blingué abritait beaucoup d’ouvriers (maçons, mécaniciens, jardiniers, chauffeurs, garçons et femme de ménage…),  toutefois, on y trouvait aussi des salariés.

Zaza Désiré est agent de bureau au Centre de Régional des Œuvres Universitaires (CROU) de Cocody. «  Ce sont les travailleurs et agents de bureau de l’université qui vivent ici. Avec le temps, nous avons eu des enfants. Et le quartier a grandi », raconte-t-il.

Ils sont nombreux ces journaliers du CHU, de l’Université et ces ouvriers dans les autres quartiers qui composaient la population de Blingué. Hélas, ce quartier a subi les effets collatéraux du projet d’extension de l’Université de Cocody. Les populations sont maintenant sans abris. Matelas, couverts, sacs de riz et autres affaires sauvées des débris sont transportés de l’autre côté de la route. Aux abords de la voie, les familles cherchent un endroit où poser leurs baluchons et installer des camps de fortune.

Et comme le malheur ne vient jamais seul, une pluie subite s’abat sur Blingué. La grande débandade est indescriptible. Chacun court protéger ce qu’il a pu sauver des débris. Dans ces mouvements désordonnés, des malins en profitent pour voler les biens des autres. Damé Koné crie au voleur. Elle ne retrouve plus ses appareils électroménagers  et son sac de riz qu’elle venait de déposer près d’une voiture. Le temps pour elle d’aller récupérer un autre bien sous la pluie, qu’elle perd ce qu’elle avait. « Les militaires aussi. Devant eux les gens nous volent et ils ne font rien », se lamente-t-elle.

Dans ce désordre où tout le monde se fait passer pour habitant de Blingué, les visages étrangers sont suspectés. Notre mission devient difficile. Les regards de certains habitants,  portés sur nous deviennent menaçants et inquiétants. Alors, nous nous abritons devant le seul bâtiment qui a été épargné par la razzia. Là, est assis un homme, la cinquantaine passée. Devant lui se dresse un long rang. C’est le chef du village de Wassa, Kpan Christophe. Il vit dans ce quartier depuis 1973, il vit  à Wassa, d’abord chez ses parents et puis dans sa cour. Agent de bureau à l’Université à la retraite, Kpan Christophe est depuis dix ans le premier responsable du quartier. Son travail consiste à recenser ses « administrés ».

Dans un premier temps, il nous menace de quitter les lieux. Après quelques échanges, le chef revient à la raison et dit ses vérités. « Je suis furieux. Nous avons tout perdu. Nous dormons dehors depuis des jours. Le préfet nous a trompés. Nous avons eu une rencontre avec lui. Il nous a rassurés que Blingué ne serait pas détruit. C’est pour cela que nous somme venus nous réfugier ici à Blingué. Sans nous prévenir, les machines arrivent pour casser nos maisons. Qu’avons-nous fait d’aussi grave pour mériter une telle humiliation ?», s’interroge Nanan Kpan. Baffoué,  le chef ne décolère pas. « Nous avons été chassés de nos maisons par les militaires sans aucune mesure  d’accompagnement encore moins de préavis. Nous sommes sans assistance depuis des jours. Ni l’Etat, ni les ONG, personne n’est venu nous rendre visite. Mêmes les réfugiés sont mieux traités que nous ».

Toutefois, il garde la foi que demain sera meilleur. Alors, il recense ses ‘’habitants’’. « Je dresse une liste de propriétaires de maisons et de locataires. Je remettrai cette liste aux autorités. On ne sait jamais, peut-être qu’elles ont prévu quelque chose pour nous ».

Avec le chef, tous les sinistrés partagent  cet espoir d’être dédommagé où recasé sur un autre site. Car, comme le dirait Bertrand Poirot-Delpech, on peut tout faire en politique, sauf insulter l’espoir.

Un peu plus loin de la maison, sous la pluie, un homme semble pris en otage par des femmes. C’est  l’un des responsables de communauté de Blingué. Ce  ressortissant burkinabé est submergé par les préoccupations de ses « compatriotes ». Comment leur trouver un endroit où dormir. Telle est sa préoccupation. Impossible pour lui de nous recevoir. Son boubou blanc est devenu par la force des choses jaunâtre.

De l’autre côté, sous la pluie, une femme en colère crie son ras-le-bol : « Je vis ici depuis mon enfance. Jamais nous n’avons eu de problème, ni avec la mairie ni avec l’Université, pour occupation illicite d’espace public. On ne comprend pas pourquoi on nous chasse ». Elle se nomme Lohoué Marie et est la présidente du Collectif des 35 quartiers sociaux de Cocody.

« En 48 ans de vie ici, j’ai vu tous les maires de Cocody, les présidents d’Université et de la République passer.  Tous les ministres, anciens étudiants de Cocody, ont mangé dans mes restaurants. Certains mêmes me doivent encore. C’est nous les femmes des quartiers autour de l’Université, qui  avons fait tous ces ministres. On les a nourris et protégés comme nos propres enfants. Alors un peu de respect pour nous », revendique Dame Lohoué.

 «Le ministre Cissé Bacongo dit qu’il veut assainir l’Université. C’est bien. Nous sommes d’accord avec lui. Mais dites-lui que nous ne sommes pas sur le site de l’Université. En 1963, quand Houphouët construisait l’Université, ici (le site de Blingué) était un champ de café cacao des Ebrié. La clôture de l’Université ne passe pas par ici. Maintenant s’il veut agrandir l’Université jusqu’ici, qu’il nous trouve un nouveau site avec toutes les mesures d’accompagnement », avance la présidente des quartiers précaires. Et elle poursuit. « Ma colère est grande parce que je suis humiliée. J’étais directrice de campagne ici. J’ai crié sur tous les toits. Aujourd’hui, j’ai honte. Pendant la crise nos quartiers ont souffert. D’un côté, on nous reprochait d’héberger des étudiants armés. De l’autre côté, on nous accusait de détenir des armes. Tout le monde a fui. Et maintenant qu’on revient. On nous chasse définitivement sans mesure d’accompagnement. Comment nos enfants vont-ils passer les examens de fin d’année ? Dans quelle ville du monde, il n’y a pas de quartiers sociaux ? ». Elle écrase une larme au coin de l’œil. Pour elle, Blingué et les autres quartiers ne sont pas précaires mais des quartiers sociaux. 

Ce sont des centaines de personnes qui sont sans abris depuis des jours. Faute de verts pâturages, ces déguerpis se ruent tous de l’autre côté du goudron. Là-bas, dans ce bas-fond humide, sous le regard vigilant des moustiques et la menaces des reptiles, eux aussi frustrés, les populations y passent la nuit et squattent les lieux le jour. Le soleil, la pluie, la poussière, le froid et les bruits assourdissants des véhicules leur livrent une guerre sans merci. Sans eau, sans sécurité encore moins l’électricité et la nourriture, elles sont obligées de quémander des piécettes aux passants qui leur font l’amitié de s’arrêter et de  constater leur calvaire. Or, quand manque l’eau, les maladies sévissent. Alors, choléra, fièvre typhoïde et autres maladies les guettent.

En attendant des lendemains meilleurs, les sinistrés adressent des prières à Dieu le miséricordieux pour une assistance.

Au moment où la femme vitupère sous la pluie, un cortège de voitures immatriculées D10 passe. Tout le monde tourne un regard vers le cortège et fait des signes  pour manifester leur présence. Et, une femme s’écrie. « Si c’est le Président Ado, il nous a vus. Et c’est sûr qu’il fera quelque chose pour nous ».

 

Jean-Michel Méa quotidien Réalités du 9 août 2011

 

                             Encadré 1

Ado, la solution

Les populations des quartiers sociaux détruits à Cocody, traversent des moments difficiles. Sans abri, eau, courant, sécurité et nourriture, elles s’adonnent à des jeûnes forcés chaque jour. Le jour, elles sont livrées à la chaleur du soleil d’Abidjan. La proximité avec le bitume renvoie des bruits assourdissants de moteurs de véhicules.

La nuit tombée, le  soleil fait place à une obscurité effrayante. Le vent glacial produit pas les arbres et l’humidité des lieux (bas-fond), les plongent dans un froid terrible. L’insalubrité des lieux expose ces populations à des maladies. Les ressources deviennent rares. Pourtant les besoins augment. Que faire ?

Aucune assistance médicale et sociale. En un mot, c’est le calvaire.

Malgré tout, les populations déguerpies gardent un espoir inébranlable en un avenir meilleur. « Le Président Ado est revenu de son voyage. Quand il sera informé que nous soufrons, c’est sûr qu’il pensera à nous. C’est ‘’La solution’’ à nos problèmes », avance Dame Djakaridja Aïcha.

Jean-Michel Méa

 

                                               ENCADRE 2

L’école, une grande victime

Le vent de déguerpissement n’a pas épargné l’école primaire évangélique de Blingué. Il en est de même pour les autres quartiers détruits. Parents et élèves sont dans le désarroi. « Nos enfants ont trop souffert cette année. Avec la crise, ils n’ont pu suivre les cours normalement. Aujourd’hui où leurs enseignants organisent des cours de renforcement pour leur permettre d’être prêts pour le CEPE, on vient nous chasser. Comment ils vont passer l’examen ? », s’interroge Lohoué Marie.

Comme les élèves du primaire, leurs aînés du secondaire et du supérieur sont aussi dans la tourmente. « Je suis revenu de Bonoua pour encadrer mes deux petites sœurs candidates au BEPC. Avec le déguerpissement, non seulement elles  ont perdu leurs matériels scolaires mais aussi on se demande où elles vont rester pour préparer le BEPC », renchérit Nina Konan, étudiante en Lettres moderne.

Situation identique pour les déguerpis candidats au Baccalauréat et au BTS. Les témoignages s’égrènent et se ressemblent.

A quelques semaines des examens, ils sont sans domicile fixe. « Quand mes amies ont quitté la cité Mermoz, elles ont gardé leurs documents chez nous ici. Avec la crise, nous avons tous fui. De Grand-lahou, j’apprends que Blingué est détruit. J’arrive dans la précipitation. Tous les documents de mes amies sont partis. Ceux qui ont vidé la maison ont choisi ce qu’ils trouvaient importants », relate Kouamé Suzanne, étudiante en sociologie.

 

            Jean-Michel Méa

 

Encadré 3

 Les cautions ont grimpé

Les plus fortunés des déguerpis ont décidé de déménager dans d’autres quartiers. Mais là encore, ils sont confrontés à des problèmes de cautions. A Anono et Abobo, les destinations préférées des déguerpis, les loyers ont augmenté. Pis, les cautions sont inaccessibles. Pour une chambre qui coûtait 15.000 à 20. 000 FCFA, elle s’obtient maintenant à 30000 F voire même 35000F. Et la caution est passée de 3 à 8 mois. Ce qui est élevé pour des populations à revenus faibles.

« Mon ami voulait m’aider à déménager. Mais, la caution demandée est trop élevée pour moi », se plaint Koné Sidiki, mécanicien. Seul le quartier Gobélé à Cocody a des loyers acceptables. Mais là encore, tout le monde est méfiant. « Je veux bien aller à Gobélé vivre avec ma sœur. Mais je crains que les gens arrivent là-bas pour casser les maisons », avance Dago Reine.

Cette même inquiétude empêche les déguerpis d’aller chercher des maisons à Adjamé Washington. Les autres quartiers dits sociaux d’Abidjan, tels Adjouffou, Gonzagueville, Zimbabwé, Gesco, Koweit, Johannesburg, Yaoséhi, sont éloignés de Cocody où se trouvent les activités de ces populations victimes de la vaste politique d’assainissement de la ville d’Abidjan.

 

Jean-Michel Méa

 

 

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2 août 2011 2 02 /08 /août /2011 23:55

Kady Engelbert a été reconduite pour 4 ans à la tête de la Fisam, hier, à l’issue de l’assemblée générale élective.

Le combat tant attendu entre Kady Angelbert et Fofana Sindou a livré son verdict hier au siège de la Fédération Ivoirienne de Sport Auto et Moto (Fisam) au Plateau, à l’issue de l’assemblée générale élective. Kady Angelbert  a  surclassé  Fofana Sindou par  12 voix contre 5, se succédant ainsi à la tête de la fédération. Les clubs ivoiriens ont renouvelé leur confiance pour quatre nouvelles autres années à leur présidente sortant.  L’AG a tenu toutes les promesses.  Ils étaient nombreux les présidents de clubs et autres amoureux des sports auto et moto pour assister à ce face à face entre le challenger Fofana Sindou et Kady Angelbert. Sous le regard vigilant des représentants  des ministères des sports et de l’intérieur, la « Vieille mère » a obtenu le quitus des présidents de clubs.

Et en toute fraternité, Fofana Sindou, le perdant est allé embrasser et féliciter Kady Angelbert. « Les élections se sont déroulées dans la transparence et la démocratie. Je me soumets au verdict », a-t-il déclaré. Quant à la présidente, elle a invité les responsables de clubs à s’unir autour  de la fédération pour le développement de leur sport.  

 

Jean-Michel Méa

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2 août 2011 2 02 /08 /août /2011 23:50

 

Un fou a poursuivi un vendeur de choukouya pour lui trancher la gorge. La raison, le vendeur lui aurait proféré des injures.

 

Un fou du nom de GD (il aime les jeux de jambes), à Port-Bouët, armé d’un couteau, a pourchassé un vendeur de choukouya à l’avenue Océan le vendredi dernier.

Les deux hommes sont voisins. Le fou a élu domicile derrière l’atelier de menuiserie qui donne dos à une baraque de jeux vidéo. C’est devant celle-ci que le vendeur de viande a installé son étal pour vendre la viande. Depuis toujours, les deux voisins ont dans une totale harmonie. Le vendeur est réputé pour sa méchanceté. Jamais il n’a donné un seul morceau de viande à G.D. Le fou, lui, est connu pour ses crises sporadiques.

 Toutes fois, à ses moments de lucidité, il échange avec ses voisins. Le vendredi dernier, alors que le vendeur était préoccupé à servir ses nombreux clients, en majorité des enfants, GD pique une crise. Le vendeur, gêné par les bruits, demande à GD d’arrêter son « cinéma ». Le fou lui fait savoir son mécontentement.  A plusieurs reprises, le vendeur revient à la charge et profère des injures à l’encontre de G.D. Les clients du vendeur se mettent à rire. GD, se sentant offusqué, entre alors dans une colère noire. Il court fonce  droit vers l’étale du vendeur et s’empare du couteau. Le vendeur prend ses jambes à son cou. Une course poursuite s’engage entre les deux hommes. Dans la débandade, ils dérangent tout sur leur passage. Pain, viande, charbon, fourneau et autres ustensiles sont projetées. G.D est furieux. Il veut en découdre avec le voisin indélicat. Il est alors à ses trousses pour lui trancher la gorge comme le vendeur sait si bien le faire avec les moutons.

 Non loin de là, dans la salle de jeux, c’est également la débandade. Il en est de même pour les passants et autres spectateurs. Comme pour dire «  qui est fou pour se faire blesser par un fou ».

Quelques minutes après, G.B retrouve ses esprits et regagne sa cachette. Le vendeur profite d’un moment d’inattention pour récupérer son couteau. Il range ses affaires et part rejoindre sa petite famille à l’abattoir.

Depuis ce temps, il règne un respect mutuel entre les deux voisins.

Voilà qu’un fou sait se faire respecter.

 

Jean-Michel Méa

 

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2 août 2011 2 02 /08 /août /2011 23:36

Un trou fait fuir la Sotra

 

Un trou dû à une fissure du goudron, situé en face de l’inspection générale des finances au Plateau, fait fuir les machinistes de la Sotra.

Le trou situé en face de l’inspection générale des finances au Plateau crée de véritables désagréments aux usagers de cette voie allant à la cathédrale. Et la Sotra en est la plus grande victime.

En effet, ce trou oblige  les machinistes (chauffeurs)  de la Société de transport abidjanais à  changer d’itinéraires. Tous les bus qui empruntaient cette voie pour  regagner la cité administrative en passant par la cathédrale sont condamnés de passer dorénavant par la rue ….et ressortir vers la cité « Ran » devant l’immeuble Les Hévéas et la direction générale de la comptabilité publique.  

En faisant ce  détour, ce sont trois arrêts importants qui sont virés, causant ainsi du tord aux clients de la société.

Ce trou devenu un danger public est parti d’une petite fissure du goudron. Malheureusement, rien n’a été fait pour  freiner son évolution. Et avec les fortes pluies qui se sont abattues sur Abidjan au moi de juin dernier, l’érosion a fait son effet.

La petite fissure est devenue une digue, un véritable piège à mort. Pis, elle s’étend de jour en jour.

 

Jean-Michel Méa

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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21 juillet 2011 4 21 /07 /juillet /2011 23:10

 

Le jour du 25ème anniversaire d’A.M., le 12 juillet dernier, marque aussi son divorce d’avec IB, son copain, parce que simplement, ce dernier l’a surprise dans les bras d’un autre.

Pourtant, IB et elle s’étaient donné rendez-vous à 20 heures pour célébrer l’heureux événement. En bon amoureux, IB a donc décidé ce jour-là, aux environs 18H30, de se rendre dans un supermarché, non loin du marché de Port-Bouët, pour acheter le cadeau d’anniversaire de sa dulcinée. En route, il croise Adams son ami, à qui il demande de l’accompagner.  

Après avoir choisi un beau cadeau qu’ils prennent soin d’emballer, les deux amis sortent du supermarché. Ils font à peine quelques mètres à pied qu’ils aperçoivent dans la pénombre, à la sortie d’un couloir lugubre jouxtant l’hôpital général de Port-Bouët, deux silhouettes qui s’amourachent. IB, tenant son emballage, était loin de s’imaginer que la jeune fille qui était enlacée dans les bras du jeune homme était l’élue de son cœur.

Les deux amis s’approchent des deux silhouettes. Mais quelle ne fut leur étonnement de voir que la jeune fille dans les bras du jeune homme était bel et bien A. M. Pendant un bref instant, IB croit rêver. Revenu à lui-même, il se convainc qu’A.M. est bien celle qui se tient devant lui, dans les bras d’un autre.  Il entre alors dans une colère noire et fonce vers le couple.

Quand A.M. le voit, elle tente de se justifier. Elle n’a eu le temps de parler qu’elle est passée à tabac. Son amant tente de la défendre. Mal lui en prit. Adams, l’ami d’IB, ne lui laisse aucune chance et le met KO au bout de quinze secondes de combat. L’amant prend alors ses jambes à son cou et disparaît dans les couloirs du quartier.

IB, le cadeau en mains, est face à sa chérie A.M. qui pleure. Adams ne supporte pas ces larmes de crocodile et lui administre une gifle pour avoir cocufié son ami. Mais, IB a le cœur brisé. Il se retire avec son ami, laissant sa désormais ex-copine avec ses regrets.

 

Jean-Michel Méa

Quotidien ivoirien "Réalités", n°187 du jeudi 21 juillet 2011 

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21 juillet 2011 4 21 /07 /juillet /2011 22:53

 

 

Impossible aujourd’hui de circuler à Abidjan. De Port-Bouët à Abobo en passant par Treichville, Plateau et Yopougon, les voies sont dégradées. Et cela n’est pas sans conséquences sur la vie économique et sur celle des usagers.

 

« Abidjan est en ruine ». C’est en ces termes que le premier Soro Guillaume a exprimé son désarroi le 16 juin dernier, au terme de sa tournée dans la cité abidjanaise pour toucher du doigt le calvaire des usagers de la route. Et il n’a pas tort. Abidjan, moteur économique de la Côte d’Ivoire se meurt. Du moins, les routes d’Abidjan se meurent. De Port-Bouët à Abobo en passant par Treichville, Plateau, Adjamé et Yopougon, il est difficile de circuler.  Des nids de poules se sont développés jusqu’à devenir de véritables trous qui coupent les voies d’Abidjan. Aucune commune n’est épargnée par cette « maladie infrastructurelle ».

Yopougon, champion des catastrophes

Yopougon est de loin celle dont le réseau routier est le plus dégradé. Bien nantie en réseau routier il y a quelques années, la capitale de la joie est devenue aujourd’hui une zone interdite pour les automobilistes. Sur la plupart des voies de la cité se dressent des nids de poule. De la poste des Toits Rouges au cinéma Boissy, de Wassakara à Mossikro, du Nouveau Quartier à la Sideci, de la Gare à Niangon… les usagers de la route souffrent le martyr. Certaines zones ont même la mauvaise réputation de démolisseuses de voitures. 

C’est le cas de Gabriel Gare, sur l’axe Siporex-Sable. La voie est devenue impraticable. L’épineux problème de l’assainissement a aggravé la dégradation de la route.  Quelle que soit la saison, sèche ou pluvieuse, cet endroit est toujours envahi de la boue issue des eaux usées des habitations circonvoisines. Les chauffeurs de taxis communaux « wôrô-wôrô » et de mini-cars « gbaka » se démerdent dans le tracé sinusoïdal de cette voie stratégique au risque d’abîmer la mécanique de leurs engins.

Cette route n’a de cesse de cahoter les véhicules des téméraires chauffeurs en quête de leur pitance quotidienne. « La route est dégradée, mais on est obligée de passer par ici. A chaque fois, on a des pièces cassées. On pensait que les travaux au carrefour Sable allaient  s’étendre ici. Hélas », se désole Madou Nêguê, chauffeur  de gbaka. 

La Sotra et ses bus ont eux, dû baisser pavillon devant cette voie périlleuse. Ainsi, l’itinéraire du bus n°34 assurant la ligne Gesco-Plateau a été modifié. Désormais, du carrefour Siporex, il se dirige directement vers l’autoroute pour ressortir vers le Sable et continuer tranquillement le reste de son trajet.

Scénario identique pour le bus n°42 assurant la ligne Sideci-Plateau. Son itinéraire a été amputé du tronçon Saguidiba-Pharmacie Akadjoba qualifié de « petit Indénié ». A cet endroit, un pan du goudron a été emporté par les eaux usagées. Et ceci, au nez et à la barbe du service technique de la mairie dont les locaux sont mitoyens du site. Des travaux de réhabilitations maintes fois initiés se sont avérés vains. D’autres sont actuellement en cours, mais le pessimisme habite les usagers. « J’espère que les travaux entrepris ces temps-ci vont résoudre le problème qui est assez complexe, car il y a l’assainissement qu’il faut revoir. Sinon, dans quelques mois on va repartir à la case départ. C’est-à-dire que pour éviter les mauvaises odeurs et le calvaire de la route, on est obligé de faire le grand tour quand on est véhiculé », relève M. Guy Yoro, agent des Impôts et habitant du quartier Lem.

Au ‘‘Panneau Stop’’, non loin du Centre Hospitalier Universitaire (CHU), sévit un autre enfer pour les usagers et les riverains. Si en saison sèche, malgré tous les aléas, les voitures arrivent à se frayer un chemin, pendant la saison des pluies, les choses se compliquent. En fait, des jeunes à l’intelligence malsaine viennent créer des crevasses, bouchent les avaloirs et se font passer pour des guides dans l’intention de soutirer de l’argent aux taximètres et autres conducteurs. Même les piétons n’échappent pas à ce commerce. Des escabeaux de fortune ont été érigés pour eux moyennant des pièces sonnantes au passage. « C’est comme ça, on souffre ici. On va faire comment ? On est obligé de passer par là pour arriver vite au marché », s’exclame une ménagère, habitante de ce secteur. Ce tronçon pose de réels problèmes de circulation car, c’est un raccourci pour atteindre rapidement l’autoroute du nord via l’échangeur (le 3è pont). Au regard de son état de dégradation avancé, les automobilistes sont obligés de se soumettre à un grand détour en passant par le carrefour CHU ou par Gesco. Ce qui crée des embouteillages impressionnants aux heures de pointe. Les taxis n’osent pas s’aventurer sur cette voie quand la circulation se densifie. Plus grave, il nous a été rapporté à plusieurs reprises que des malades transportés au CHU sont morts en cours de route du fait de cet engorgement. 

La grande zone de Niangon n’a pas échappé au mal. L’axe partant du carrefour Texaco à la paroisse Saint Pierre se caractérise par une dégradation du bitume. Il en est de même du tronçon Lubafrique-Cité Verte un peu plus au nord.

 Adjamé , c’est aussi grave !

Après Yopougon, direction la commune d’Adjamé. Point de convergence de tous les Abidjanais, elle disposait aussi d’un réseau routier appréciable. Malheureusement, celui-ci n’a pas échappé au fléau de dégradation des voiries urbaines. En plus du désordre dû au commerce informel, le mauvais état des voies participe à l’enlaidissement de cette commune.

Le marché Gouro, pourvoyeur du vivrier, baigne dans un environnement particulièrement nauséabond orné d’une boue permanente et d’immondices des plus répugnants. Pas un cm² de bitume en ce lieu.

Au carrefour de la formation sanitaire Marie Thérèse Houphouët, le bitume a laissé place à la terre nue. Un peu plus en avant, en remontant au cœur du quartier Saint Michel, un gros pan du goudron est véritablement endommagé. Quelques mètres plus loin, le  goudron a été littéralement bouffé par la pluie abidjanaise, laissant la boue s’emparer des lieux.

Aux 220 logements, en face de l’ex-cinéma Liberté, la route est en train de perdre son état initial. De nombreux nids de poules ont fait leur apparition. Quelques mètres plus loin, au niveau de l’échangeur d’Agban, la pluie a encore emporté le bitume. Pour faciliter la circulation, des volontaires ont bouché les trous à l’aide de sacs de sable. Mais que peut faire un sac de sable là où le goudron n’a pu résister ?

Sur l’axe du Zoo, depuis la réhabilitation de la voie, la joie semble revenue. Toutefois, les travaux sont loin d’être achevés. Les canaux d’évacuations non encore suffisamment fixés n’arrivent pas à contenir les eaux de pluie. Conséquence, la route est coupée chaque fois qu’il pleut.

 Abobo, « no way à Bagdad City »!

A Abobo, surnommée Bagdad City, il n’est même pas question de dégradation de route, car, à la vérité, il n’en existe presque pas. Hormis l’autoroute d’Abobo-Adjamé et la route du Zoo qui relient la populeuse commune du nord d’Abidjan au centre ville, les autres axes sont dépourvus de goudron. « Chez nous ici, il ne s’agit pas de dégradation mais, de manque de route. Il est impossible de quitter le quartier Belle Cité (BC) pour aller à la Soghefia en empruntant les woro-woro », avance Koné Abdoul, habitant de BC.

Les quartiers sont donc coupés les uns des autres. Seul la Soghefia a joui par le passé de la commodité du bitume au niveau de l’axe allant de la gare routière au lycée moderne en passant par le camp commando, le complexe municipal, et la résidence universitaire. Aujourd’hui, la route est impraticable et même coupée par endroits. Seul le tronçon partant de la gare au camp commando est résiste encore à l’usure.  Pour le reste, c’est la croix et la bannière. Les chauffeurs de wôrô-wôrô se soumettent chaque jour à des manœuvres dignes d’équilibristes de cirque pour rallier un bout de la commune à un autre. « On ne peut pas passer d’un quartier à un autre. On part tous de la gare pour entrer dans la commune. Une fois en plein cœur, chacun se débrouille comme il peut pour  rejoindre sa maison », souligne Dosso Abou, chauffeur à la gare.

Ainsi, les populations partent de gare vers les autres quartiers : Soghefia, BC, Habitat, Avocatier, Abobo Baoulé. Une fois au terminus du wôrô-wôrô, le reste du trajet se fait à pied. Et là encore, il faut avoir des jambes agiles pour effectuer de grands bonds afin de sauter les gros trous sur les routes. Chaque matin, les travailleurs convergent vers la gare routière située à la gendarmerie. C’est à partir de là qu’ils peuvent emprunter des véhicules de transport en commun pour sortir de la commune.

En raison du manque de routes praticables, les bus de la Sotra se contentent de faire le tour du quartier Soghefia et stationnent à la résidence universitaire. Les élèves et étudiants sont donc obligés de se déporter aux terminus de la Soghefia ou du dépôt 9 sur la route de PK 18.

Treichville et sa zone portuaire enclavée

Après Abobo, direction Treichville. Dans cette commune, le problème majeur se situe dans la zone du Port Autonome d’Abidjan (PAA).  Poumon de l’économie ivoirienne, le PAA est en voie d’enclavement tellement il est  difficile d’y accéder. Toutes voies qui y mènent sont parsemées de nids de poules et autres crevasses surnommées « nids d’autruche » en raison de leur taille impressionnante. Du CHU de Treichville à la direction générale de la Sotra, de l’abattoir de Port-Bouët à la Sir,  de  l’axe Grand Moulin à  Vridi Cité, toutes ces voies qui quadrillent le PAA sont devenues de véritables parcours du combattant.  Les secousses effrayantes des gros camions, des grumiers et des grues démontrent l’ampleur des dégâts de la voirie. Les véhicules légers hésitent à se hasarder sur ces voies au risque de casser leur mécanique. Les téméraires qui s’y aventurent s’adonnent à un ballet sinusoïdal synchronisé pour éviter les trous. Les zigzags à n’en point finir de ces derniers provoquent de nombreux accrochages et parfois de graves accidents.  A cela s’ajoutent les innombrables crevaisons et autres casses. La zone portuaire a actuellement des allures de zone interdite pour les véhicules. Une véritable balafre pour les chantres du miracle ivoirien.  

Cocody : Ah, la « Rue ministre » !

En tout cas, Abidjan ne peut s’enorgueillir de son réseau routier. Le mal a gangréné jusqu’au fleuron : le quartier huppé de Cocody.  Le « carrefour de la vie » serait-il en voie de redevenir le « carrefour de la mort », son surnom d’antan?  Une chose est sûre, ce carrefour stratégique a entamé un processus inquiétant de dégradation. La chaussée est en permanence envahie par les eaux usées des cités environnantes ; ce qui au fil du temps érode le bitume à la qualité douteuse. L’axe Lycée technique-Ecole de police se caractérise par une succession de nids de poules et de crevasses diverses. Cette dégradation perturbe la circulation et provoque des accidents souvent graves.

La Riviera 3 ne mérite plus son surnom de « Beverly Hills ». L’état cahoteux de la voirie contraste avec les belles et gigantesques villas qui pullulent dans ce quartier.

Les dernières pluies ont mis à nu les limites de l’urbanisation de la commune de Cocody. La voie expresse menant à Bingerville a été coupée.

Que dire de la fameuse « Rue ministre » à la Riviera Palmeraie ?                        Elle a perdu de son éclat et même la quintessence de son nom. Le  beau bitume noir a cédé la place à la latérite, faisant alterner poussière, boue et flaques d’eau selon les saisons. La « Rue ministre » est devenue une minable piste digne d’un campement. 

A Angré, la scène est pathétique. Le terminus des bus 81 et 82, l’axe Angré-Aboboté, Mahou et d’autres artères sont impraticables. Quant aux autres voies de la commune, elles apparaissent comme des borgnes aux pays des aveugles en raison des nombreux dos d’âne qui ralentissent fortement la circulation.

Koumassi et l’exception Marcory

Notre périple s’achèvera par les communes de Koumassi et Marcory. Dans la première, la situation n’est différente de celles des autres communes déjà visitées. Nombreuses sont les artères difficilement praticables. Mais, l’endroit le plus remarquable par l’état de dégradation de la voirie est le tronçon passant devant l’hôpital sis non loin du grand carrefour. Le bitume a littéralement volé en éclat et les nids de poules sont légion. Situation identique de la zone industrielle aux alentours du marché. On se croirait à Adjamé.

Les routes sont si dégradées qu’en se rendant à Marcory, on se dit que ce serait l’apothéose. Grande est alors la surprise de l’automobiliste. Cette commune est l’exception qui confirme la règle. L’état des routes à Marcory est très acceptable. L’entretien est régulier. Le secteur du grand marché, qui était devenu un véritable casse-tête pour les automobilistes, a été remis en état. Peut-être la taille de la commune facilite les choses. Au moins, notre périple se termine sur des notes positives. Mais, cela ne saurait remettre en cause le constat général : à Abidjan, il n’y a plus de routes !

 

Réalisé par Jean-Pierre Méa

et Sylvain Djépé

 


 
 
Les ingénieurs ivoiriens au pilori, mais… (ENCADRE)

 

Dans l’esprit de la population, l’état de la dégradation de la voirie abidjanaise s’explique principalement par les carences des ingénieurs des chaussées. Ceux-ci sont accusés de ne pas construire les routes selon les normes techniques en vigueur. Le blocage actuel des travaux de la route du zoo tend à donner raison aux rumeurs. Le Bureau National d’Etudes Techniques et de Développement (BNETD), chargé du suivi et du contrôle des travaux, y a décelé un enrobé bitumé non exécuté dans les normes. En d’autres termes, le nombre de couches de bitume à poser n’a pas été respecté. D’autres difficultés sont liées au talus (accotements) et aux travaux de canalisation. La rigueur des contrôleurs du BNETD a conduit l’entreprise maître d’ouvrage à revoir les délais de livraison. Si ce contrôle avait été complaisant, l’œuvre aurait été remis aux autorités en fanfare. Avec l’éclat du bitume neuf, tout le monde aurait été content. Pourtant, il existe des défaillances techniques qui auraient été mis à nu quelques mois plus tard. En ce moment, les usagers de la route n’auraient eu que leurs yeux pour pleurer. Il est fort à parier que de nombreux ouvrages ont été ainsi livrés sans respect des normes techniques et sans un contrôle rigoureux. La responsabilité des ingénieurs ivoiriens est donc engagée dans la dégradation de la voirie à Abidjan.

Ce n’est pas tout à fait l’avis du Directeur Général de l'Ageroute, M. Bouaké Fofana, qui, lui, pointe du doigt l’état de vieillissement du réseau routier ivoirien. Dans un entretien accordé à un quotidien de la place, il a essayé de justifier sa thèse : «  En 1985, on avait environ 15 % du réseau qui avait dépassé la durée de vie. 20 après, les rapports se sont inversés. Il y a seulement 12% du réseau qui est en dessous de sa durée de vie. Cela veut dire que plus de 70 % du réseau a dépassé la durée de vie ». Et le patron de la gestion des routes ivoiriennes d’ajouter : «  La durée de vie moyenne des routes en Côte d’Ivoire est de 15 à 20 ans, à conditions que l'entretien courant et périodique suive.  Or, les principales voies d’Abidjan qui sont aujourd’hui dégradées ont plus de 20 ans de vie. Pire, les crises sociopolitiques qu'a connues le pays depuis plus de 20 ans n'ont pas permis aux collectivités territoriales et à l'Etat d'entretenir les routes comme il le faut».

Il poursuit : «  Paradoxalement en Côte d’Ivoire, c'est pendant que notre réseau routier vieillit, et qu'il a besoin de plus d’entretien, que les ressources mobilisées pour l’entretien baissent. En 1985, on avait 350.000 F par km par an pour l’entretien du réseau bitumé. En 2005, on a dépensé moins, alors que le réseau est devenu vétuste ».
M. Bouaké Fofana a également relevé l'épineux problème d'assainissement pour expliquer la dégradation des routes. « On constate qu'une partie significative des dégradations des voies urbaines relève de questions d'assainissement comme on le voit à l’Indénié », souligne-t-il.
En effet les constructions anarchiques dues à l’urbanisation incontrôlée, provoquent des problèmes d'assainissement qui à leur tour affectent les voiries. Pire, certains habitants ne font pas preuve de civisme. « Des jeunes gens viennent boucher les avaloirs pour empêcher l'eau de couler normalement ; entraînant ainsi sa stagnation et créant par conséquent un ralentissement. Après, ils se font passer pour de gentils messieurs qui aident les usagers à passer. En retour ceux-ci, leur donnent des pièces pour l’effort », révèle M. N'Gatta Joseph, chef des opérations des travaux de l’Indénié.

Un autre problème à l’origine de la dégradation de la voirie, c'est le silence coupable des collectivités territoriales en charge de certaines portions des routes. En plus de l’Ageroute, les mairies et conseils généraux ont en charge la gestion de certaines voies. « L’Ageroute, en tant que maître d’œuvre délégué gère les routes dites d’intérêt national. Avec la décentralisation, d'autres maîtres d'ouvrage sont nés et ont en charge une partie du réseau. Par exemple, les routes communales sont à la charge des mairies ; les routes à l'intérieur des départements sont à la charge des conseils généraux. A Abidjan et Yamoussoukro, il y a des routes qui relèvent des districts », fait savoir le DG de l’Ageroute.
Cependant, en raison de l’ambiguïté des textes, ces différentes structures se marchent sur les pieds. En fait, la démarcation entre « routes communales », « routes départementales » et « routes d’intérêt national » est difficile à établir. Pour le moment, seule l’Ageroute engage des actions pour réhabiliter les routes abidjanaises, pendant que le district assiste.
Ce manque d’initiative, voire de prise de responsabilité, s’explique également par le manque de ressources financières. Car, même si le champ d’action de chaque maître d’œuvre est défini, il faudrait de gros moyens pour entretenir et réhabiliter les voies existantes, avant même d’espérer en construire de nouvelles dans la capitale économique ivoirienne. En attendant l'état des routes de la « Perle des lagunes » impacte sévèrement l’activité économique.

 

Quand la route tue l’économie (ENCADRE)

L’état de dégradation des routes abidjanaises ralentit l'activité économique. Le port, poumon économique du pays est difficilement d’accès. Les camions qui y vont pour convoyer les marchandises à travers tout le pays et dans les territoires voisins sont aujourd’hui confrontés à de réels problèmes. Crevaisons, embouteillages et accidents sont devenus leur menu quotidien. Plus grave, la nuit, ces conducteurs sont à la merci des braqueurs qui y dressent des embuscades.

Le mauvais état du réseau routier abidjanais joue négativement sur le chiffre d’affaires des entreprises ivoiriennes. « Je suis un acteur dans le domaine du transit en zone portuaire. Le mauvais état des routes nous crée beaucoup de torts. Car, une livraison faite en retard nous expose à des pertes énormes de marché puisqu’en affaires, la base, c’est la confiance à travers le respect des délais. Bien malheureusement, nous manquons souvent à certains rendez-vous. Et les dommages sont estimés à des milliards par an. C’est vraiment grave ! », s’indigne Souleymane T., chef d’entreprise.

La Société de Transport Abidjanaise (Sotra) est une des grandes victimes de la dégradation du réseau routier de la capitale économique. Son parc auto a été profondément affecté par les nombreuses pannes mécaniques. Ce qui l’emmène à engager des dépenses importantes dans les réparations et les travaux de  réfection des bus. Autrement, elle est obligée d’acquérir de nouveaux engins.  Avec la crise qui sévit, cette solution n’est pas envisageable dans l’immédiat. La Sotra est ainsi touchée même dans sa mission de service publique. Des lignes sont modifiées voire supprimées et le respect des horaires n’est plus une vertu dans la maison. Le spectacle des bus bondés montre également que la notion de confort est loin d’être le souci principal. En plus des finances, l’image de la Sotra est fortement écornée. Economiquement, cette situation est désastreuse. L’état de dégradation monstrueux des voies qui ceinturent son siège social en zone portuaire de Vridi achève de convaincre que la Sotra est vraiment dans la m…  Comme bien d’autres entreprises de la zone.

Si tant est que la route précède le développement, alors il y a vraiment de quoi s’inquiéter pour Abidjan et la Côte d’Ivoire. 

Jean-Michel Méa et  Sylvain Djépé

 

2è partie


Carrefour de l’Indénié

Une injure à l’intelligence ivoirienne

Le carrefour de l’Indénié défie depuis des années les intelligences ivoiriennes. Les ministres passent et les travaux entrepris trépassent. Les ingénieurs se succèdent et se cassent tous la figure. Rien n’est fait pour trouver une solution définitive au problème que pose l’Indénié. Il  demeure un casse-tête pour toutes les autorités et les grands ingénieurs de ce pays. Pour ironiser, les Ivoiriens ont  attribué plusieurs noms à ce ‘’ défieur’’ : « la piscine de Mel », « Melkro », « le jardin de Mel », en référence à l’ancien ministre de la Salubrité Urbaine, Mel Eg Théodore. Celui-ci avait pourtant suscité de réels espoirs vu les travaux effectués : épuration des canaux d'évacuation, plant d'arbres et de fleurs. Mais, une seule pluie a suffi pour noyer tous ces espoirs dans la lagune Ebrié. Depuis lors, à chaque saison pluvieuse, le carrefour de l’Indénié se transforme en une piscine grandeur nature.
Que de milliards engloutis dans les travaux à cet endroit. Aucune solution, même temporaire n’a pu être trouvée pour soulager les populations. Et pour cacher leur incapacité de réussir ce projet, certains ingénieurs ont soulevé des considérations supranaturelles. « Le carrefour est le dortoir d’un génie Ebrié », ont avancé certains d’entre eux. En fait, il n’en est rien. Ailleurs, l’homme a déjà démontré sa capacité à dompter la nature grâce à la technologie. Bref...
Aujourd’hui, les nouvelles autorités se sont emparées du problème dans le cadre du Programme Présidentiel d’urgence. Le défi est énorme et excitant. Réussir là où tous les autres ont échoué. « Nous avons la confiance des autorités. C’est donc un défi pour nous de réussir », avance N’Gatta Joseph, chef des opérations des travaux de l’Indénié.

Depuis donc, plus d’un mois, le carrefour l’Indénié subit les assauts des gros engins. « Nous devons épurer les canaux d’évacuation. Il en a deux principaux avec une profondeur moyenne de 2m qui recueille l’eau et la convoient vers deux autres, qui à leur tour débouchent sur la lagune. Le fait de n’avoir pas épuré les canaux au niveau de la baie lagunaire depuis des années a créé un dépôt de millions de tonnes de sable. C’est ce qui a fait reculer la lagune sur des centaines de mètres. Ce sable empêche l’eau d’accéder à la lagune. Nous allons donc unifier les deux canaux allant à la lagune pour avoir un véritable boulevard d’évacuation», explique le technicien.
En vérité, l’Indénié est le lieu de convergence de plusieurs canaux d’évacuation des eaux d’Abobo, du Zoo, d’Agban, d’Adjamé, de Williamsville et de Cocody.
Or, avoue le technicien, « le canal d’Adjamé est bouché et celui de Cocody endommagé par endroit. Donc, toutes ces eaux convergent vers l’Indénié avec une grande puissance. Une fois ici, malheureusement, cette masse d’eau ne peut plus avancer car, bloquée par ces tonnes de sable. Pire, elle arrive avec des déchets de toute nature et surtout la boue due à l’endommagement des canaux par endroit. C’est ce qui explique le stationnement de l’eau, la boue et tous les déchets ici ».
Le diagnostic semble bon. Les moyens ont été dégagés et les nouvelles autorités se sont lancées comme défi de résoudre définitivement le problème Indénié.  « Au delà de l’épuration des canaux, nous allons créer des bassins de rétention au niveau du monument des martyrs pour amortir le débit de l’eau. Ainsi, une fois plein, c’est uniquement  le surplus des eaux qui arrivera ici ; cette fois avec un débit faible et donc capable de couler jusqu’à la lagune puisque les canaux seront débouchés », ajoute M. N’Gatta.

La saison des pluies impose un rythme dense de travail, car, ce carrefour est très important dans la circulation à Abidjan. « Pour le moment, vu l’urgence, notre travail consiste à épurer les canaux afin de faciliter la circulation. Après avec des moyens conséquents, nous réaliserons les autres travaux », poursuit-il.  
Le ministre de l’Assainissement, de la Construction et de l’Urbanisme, M. Mamadou Sanogo, chargé de coordonner ce grand projet, est conscient de la tâche. Il a même effectué une visite sur les lieux le 16 juin dernier pour encourager les ouvriers. Et il n’a pas caché le soleil avec la main. « Le gouvernement a fait du problème de l’Indénié, une priorité. Mais, il faut l’avouer, les travaux sont énormes et nécessitent assez de moyens et surtout l’implication de plusieurs ministères : environnement, urbanisme, assainissement, salubrité… D’où la mise en place d’un comité interministériel. En attendant, nous proposons des solutions temporaires pour faciliter la circulation », s’est-t-il expliqué.
 
Pour une fois que les travaux ont lieu en période de pluie, moment propice pour apprécier le travail effectué, avec de gros moyens et une volonté politique affichée, il y a de fortes raisons d’espérer.  

Jean Michel Méa  

 

Ce qu’en pensent les Abidjanais

 

La dégradation des voies d’Abidjan sont une situation que les usagers de la route vivent mal. Tous sont unanimes que cette situation a de gros impacts négatifs sur l’économie du pays.

 

Namelesse Koumassi (directeur de société) :

« C’est vraiment un calvaire de circuler à Abidjan »

 

Tous les usagers de la route font l’amer constat de la dégradation de nos routes. C’est vraiment un calvaire de circuler à Abidjan. Il y a des nids de poule partout. Cette dégradation a de gros impacts négatifs sur la production nationale. Les conducteurs obligés de passer par ces endroits, voient leur véhicule se détériorer progressivement.  Il est impérieux que les autorités se penchent sur ce cas.

 

Zapka Eric (administrateur financier) :    

 

« A la Riviera, il est difficile de circuler »                                                 

Les routes d’Abidjan sont vraiment dégradées ce qui nous oblige   à faire des déviations. C’est ce qui entraîne les embouteillages auxquels nous assistons chaque jour à Abidjan. Tout le monde passe sur les mêmes routes. A la Riviera où j’habite, il est difficile de circuler maintenant. Aujourd’hui je roule cette voiture parce que la première est en panne. Et il ne sert à rien de la réparer puisque la même panne revient à cause des voies détruites.

Kadio Adjoumane (Ingénieur eaux et forêts) :

 

« Aucune commune n’est épargnée »

Le mauvais état des routes rend la circulation très difficile. Le matin, cela crée des embouteillages à n’en point finir, ce qui nous met en retard au travail. Aucune commune n’est épargnée. Même Cocody le quartier huppé n’échappe pas à la dégradation des voiries. On ne peut pas circuler normalement.

Camara Bakary (chauffeur de taxi compteur) :

 

« On ne peut pas faire notre recette journalière »

 

Toutes les grandes voies ont des nids de poules. Pour nous chauffeurs de taxi compteur, cela ne nous arrange pas. On ne peut pas faire notre recette journalière à cause de nombreux embouteillages partout. Pis, il faut à chaque fois faire un tour chez le mécanicien pour des réparations de pièces abîmées. Vivement que les nouvelles autorités  réhabilitent très rapidement ces routes pour qu’on puisse circuler tranquillement.  

 

Zoré Adama (chauffeur de Gbaka) :

 

« Quand il pleut, on est obligé de garer »

 

Les routes sont gâtées. On ne peut pas rouler normalement. On ne gagne plus d’argent comme avant. Et puis il y a des embouteillages partout. En cette saison des pluies, c’est grave. On est souvent obligé de garer le véhicule. Or, on recherche notre pain quotidien. On fait comment ?  Mais, depuis quelques temps, quand on passe sur les grandes voies, on voit des gens qui referment les crevasses. On espère qu’ils vont faire bon travail.                                   

 

Koné Aboubacar (chauffeur de wôrô-wôrô) :

 

« Nous les transporteurs, on souffre trop »

Il n’y a plus de route à Abidjan. Tout est gâté. Donc, tout le monde veut passer sur les routes qui sont bonnes. C’est ça qui crée les embouteillages partout.  A cause des mauvaises routes, le travail ne peut pas commencer effectivement à 7h00 dans les services.  Nous les transporteurs, on souffre trop. On ne peut plus faire notre recette. Et chaque six mois, il faut aller faire la visite technique. Avant d’y aller, on répare toutes les pièces cassées. Quand on revient, un mois après, tout se gâte.

Koné moussa (chauffeur de wôrô-wôrô) :

 

« Les  transporteurs travaillent pour réparer leur voiture »

 

A cause de la dégradation des routes dans la ville d’Abidjan, les activités économiques sont ralenties. Aujourd’hui, le transport est cher parce que les transporteurs ne gagnent plus rien. Ils travaillent pour réparer leur voiture. Les routes sont tellement dans un mauvais état qu’on est obligé parfois de rouler sur le trottoir. Cela crée des accidents par moment.  Si le gouvernement pouvait faire quelque chose pour arranger les routes, cela nous fera beaucoup plaisir.    

 

Diarrassouba Issouf (chauffeur de wôrô- wôrô) :

« L’Etat doit songer aussi à construire de nouvelles voies »

La dégradation des routes est très avancée à Abidjan.  L’Etat doit songer non seulement à les réhabiliter mais aussi, à construire de nouvelles voies. Ce n’est pas normal que de Yopougon à Adjamé, on ait une seule voie. Il en est de même du Plateau à Treichville, on a seulement deux ponts. Comment voulez vous qu’il n’y ait pas d’embouteillages et de dégradation rapide si tout le monde passe sur les mêmes voies chaque jour.

Keita Mamadou (chauffeur professionnel) :

A Abidjan, on souffre trop sur les routes. On ne peut plus rouler tranquillement, car toutes les artères sont dégradées. Partout c’est la même situation. Très tôt le matin, vous tombez dans un embouteillage sur toutes les grandes voies. On est obligé de faire de grands détours pour éviter ces embouteillages. Et le soir, on se sent fatigué comme si on avait été battu.  Le gouvernement doit  faire quelque chose.

Kouakou jeannette (couturière) :

« Les routes sont devenues des pistes villageoises  »

«  Il n’y a plus de route à Abidjan. Les routes sont devenues des pistes villageoises avec beaucoup de boue en saison des pluies. Pendant la saison sèche, la poussière prend la place. On est fatigué de tout ça. Chaque jour, on se débat sur les routes comme si on partait dans des campements. Pourtant, nous sommes dans la capitale économique du pays. Vivement que les nouvelles autorités se penchent sur cette situation.

 

Propos recueillis par

Jean-Michel Méa et Tano Fabrice

(Photos : Momboye)

 

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17 juin 2011 5 17 /06 /juin /2011 14:39

Ils sont 21 jeunes munis d’une mission sacrée : conduire le drapeau ivoirien à la 14è édition de la coupe du monde des cadets, au Mexique du 18 juin au 10 juillet prochain.

 

Gouaméné Alain, le coach a arrêté la liste des Eléphanteaux qui seront au Mondial dans quelques jours. Sur 21, on note l’entrée de 8 nouveaux, en plus du contigent qui était au Rwanda en janvier de dernier pour la coupe d’afrique des nations. La Côte d’Ivoire, seul pays à avoir le plus gros contigent de professionnel devra batailler dur dansd la poule F avec le Brésil, l’Australie, la Corée du nord et le Danemark.

LISTE DES JOUEURS RETENUS


         GARDIENS DE BUT
1-    DJEH YAO SEVERIN SOA (COTE D’IVOIRE)
2-    OUATTARA ABOUBACAR SOA (COTE D’IVOIRE)
3-    KONATE HILLEL YORED SOCHAUX (FRANCE)


         DEFENSEURS
4-    BAH IBRAHIM SEFA (COTE D’IVOIRE)
5-    KARAMOKO LOSSENI OSA (COTE D’IVOIRE)
6-    COULIBALY SALIF AFAD (COTE D’IVOIRE)
7-    TRAORE MEHOUE SEWE SPORT SAN PEDRO (COTE D’IVOIRE)
8-    KONE MORY LE MANS (FRANCE)
9-    THOME YOBOU JEAN NOEL ACADEMY ASPIRE (QATAR)


           MILIEU DE TERRAIN
10-    AHOLOU EUDES IVOIRE ACADEMIE (COTE D’IVOIRE)
11-    ANGBAN VICTORIEN STADE D’ABIDJAN (COTE D’IVOIRE)
12-    SOUNGOLE SOUNE DANIEL AS ATHLETIC (COTE D’IVOIRE)
13-    GNAHORE WILFRIED DESIRE NOT FOREST (ANGLETERRE)
14-    KOUAME DORIAN GUINGUAMP (FRANCE)


            ATTAQUANTS
15-    KOUASSI EVRARD MOOSSOU FC (COTE D’IVOIRE)
16-    DIARRASSOUBA DRISSA IVOIRE ACADEMIE (COTE D’IVOIRE)
17-    BEDI GUY STEPHANE AFAD (COTE D’IVOIRE)
18-    LAGO ANGE LIONEL ASPIRE QATAR (QATAR)
19-    COULIBALY SOULEYMANE SIENNE (ITALIE)
20-    ANDERSON BANVO PSG (FRANCE)
21-    KIMMAKON JEREMY CHATEAUROUX (FRANCE)

 

Jean-Michel Méaele

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