Des chefs d'établissement fraudeurs radiés
Le ministère de l’Education nationale a annoncé la radiation de 5 proviseurs, 3 directeurs d’école primaire. Il est reproché à ces chefs d’établissement d’avoir outrepassé les mesures gouvernementales.
Du haut du 28e étage de la Tour B, l’inspecteur général, coordonnateur général de l’Inspection générale du ministère de l’Education nationale, Ibrahima Kourouma, a annoncé la radiation de huit chefs d’établissement du primaire et du secondaire. C’était lors d’un point de presse, tenu, hier, à la salle de conférence du ministère. En outre, l’inspecteur a indiqué la suspension du directeur général de « Ivestp », Amoussou Raoul, pour avoir battu violemment deux élèves.
5 proviseurs démis de leur fonction
Cinq proviseurs sont relevés de leur fonction. Ces chefs d’établissement ont été pris la main dans le sac en plein recrutement illicite d’élèves. Ce phénomène récurrent appelé « recrutement parallèle », consiste à soutirer de l’argent à des parents d’élèves pour réintroduire dans les fichiers du ministère des élèves déjà exclus. Grâce à l’initiation de l’inscription en ligne, le ministère a dorénavant la possibilité de contrôler les effectifs. C’est ainsi qu’il a été découvert « des élèves qui, pour insuffisance de travail, ont été recalés pour les uns, ou exclus pour les autres, de l’enseignement général. Pis, quelques uns se retrouvent en classe supérieure alors qu’ils n’ont pas le niveau requis », selon l’inspecteur général. Une telle pratique, poursuit Ibrahima Kourouma, « fragilise le système et altère les résultats des examens que nous organisons, puisqu’il contribue à augmenter le nombre de candidats qui vont naturellement échouer ». Face à cette situation, le ministère, qui veut adopter les principes de la bonne gouvernance dans la gestion du système éducatif, a décidé de sanctionner les responsables d'établissement qui se seraient impliqués dans de telles pratiques. Ainsi, les proviseurs, Mel née Se Asseu Valentine du lycée moderne de Port-Bouet, Adopo Chiadon Augustine (Abobo 1), Azié Wacouboué Maurice (lycée moderne de Dimbokro), Bilé Bléoué Joseph (Prikro) et Akpa Denise (Anyama), sont « relevés de leur fonction ». Quant aux élèves recrutés, l’inspecteur général a indiqué que « des sanctions seront prises à leur encontre ».
Le vent de la bonne gouvernance a aussi soufflé le primaire public.
Trois directeurs d’école primaires radiés
En début d’année scolaire, le gouvernement ivoirien a annoncé la gratuité de l’école. Ainsi, la ministre Candia Camara a relayé l’information selon laquelle l’inscription en classe de CP1 était gratuite et qu’aucun frais ne devrait être prélevé pour l’admission des enfants à l’école. Trois directeurs d’école ont outrepassé cette disposition gouvernementale. Ils en paient le prix. Mme Beugré née Kipré Bodhoua Marguerite (Epp M’Ponon 2 dans l’Iep Abobo 2), Yoro Gaguila (Epp Plaque 2 de l’Iep Abobo 2) et N’Cho N’Cho (Epp Plaque 1 de l’Iep Abobo 2), sont dorénavant relevés de leur fonction pour avoir enfreint à l'arrêté ministériel.
Outre ceux-là, Ibrahima Kourouma a aussi indiqué que le directeur général de l’Institut Voltaire, Amoussou Gbedon Raoul Honoré, est suspendu dans ses fonctions. Il lui est reproché de « s’être illustré fort négativement en battant deux élèves. Et cela même, en dépit des textes légaux existant sur les doits humains notamment ceux relatifs aux enfants ». Les images de cette scène qui s'est déroulée, à la veille de noel, en décembre dernier, ont fait le tour du monde. Un acte qui déshonore l’Education nationale de Côte d’Ivoire, elle qui veut rompre avec la violence sous toutes ses formes en prônant le dialogue pour la résolution des problèmes et conflits éventuels. Certes, Amoussou Raoul est responsable d’un établissement privé, mais, il y est au compte de l’Etat. De plus, malgré son statut, il n’a pas le doit d’outrepasser les mesures en vigueur.
Ces décisions montrent que le vent de la bonne gouvernance qui s’annonce sur le système éducatif ivoirien va apporter de grands changements. La ministre Kandia, fidèle à la charte d’éthique du gouvernement est déterminée à remettre aux pas tous les gestionnaires et acteurs du système éducatif. A côté de l’inscription en ligne qui prend fin à la fin de ce mois, des missions de suivi et d’évaluation plus fréquentes sont annoncés ainsi que la mise en route plusieurs chantiers dans le cadre de l’amélioration de l’accès à l’école.
Jean-Michel Méa, paru dans le quotidien Réalités du mercredi 25 janvier 2012
En cadré
La liste des chefs d’établissement demis de leur fonction
Proviseurs
1-Mme Mel née Asseu Valentin, Mle 155 266 L, lycée moderne de Port-Bouët
2-Mme Adopo Chiadon Augustine, Mle 131 586 H, lycée moderne Abobo 1
3-M. Azié Wacouboué Maurice, Mle 200 428 L, lycée moderne Dimbokro
4- Bilé Bléoué Joseph, Mle 242 916 S, lycée municipal Prikro
5- Akpa Denise, Mle 149 643 K, lycée moderne Anyama
Directeur d’écoles primaires
1-Mme Beugré née Kipré Bodhoua Marguérite, Mle 243 090 F, Epp M’Ponon 2 d’Abobo 2
2-Yoro Gaguia, Mle 140 221 F, Epp Plaque 2 d’Abobo 2
3-N’Cho N’Cho, Mle 140 168 J, Epp Plaque 1 d’Abobo 2
Directeur général de Ivestp suspendu
Amoussou Gbedon Raoul Honoré, Mle 253 766 N